Pour comprendre la greffe endothéliale il faut préalablement connaître l’anatomie de la cornée.
Le rôle de l’endothélium cornéen est de réguler l’hydratation du stroma cornéen. Lorsque le stroma est le siège d’un œdème (en cas de dysfonction de l’endothélium) celui-ci perd sa transparence et entraîne une baisse d’acuité visuelle. Au stade ultime cela peut entraîner des douleurs. La pathologie endothéliale la plus courante, responsable de cet oedème de cornée, est la dystrophie de Fuchs.
Actuellement, la greffe endothéliale est la technique de greffe la plus réalisée en France. Ceci pour plusieurs raisons : suites opératoires plus simples, récupération visuelle rapide et prévalence élevée des pathologies de l’endothélium cornéen. En effet, l’absence de suture et la conservation de la majeure partie de la cornée du patient expliquent les avantages de cette technique par rapport aux autres techniques de greffes de cornée.
Le greffon est tout d’abord prélevé sur une cornée de donneur. Ce greffon endothélial est ensuite injecté dans la chambre antérieure de l’œil, puis accolé à la face interne de la cornée au moyen d’une bulle d’air. Pour que cette bulle d’air plaque correctement le greffon, il faut que le patient maintienne la position allongée pendant 24 à 48 heures. Deux techniques sont couramment pratiquées :
- La DSAEK (Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty) : le greffon endothélial est alors prélevé avec un disque de stroma. Dans ce cas le prélèvement du greffon ainsi que sa mise en place dans la chambre antérieure de l’œil sont simplifiés. Cette technique est réservée aux cas dits plus compliqués (œil déjà opéré, maladie très avancée, etc.).
- La DMEK (Descemet Membrane Endothelial Keratoplasty) : le greffon endothélial est constitué uniquement de l’endothélium et sa membrane (membrane de Descemet). Il s’agit de la technique de référence. Cette technique est privilégiée autant que possible, si les conditions le permettent.
Différence entre DSAEK et DMEK :
- Récupération visuelle : En cas de DMEK, la récupération visuelle est plus rapide. Dans la plupart des cas, l’acuité visuelle finale sera également meilleure. La durée de récupération visuelle est de 1 à 4 semaines pour la DMEK, alors qu’elle est de quelques mois en cas de DSAEK.
- Technique : Comparativement à la DSAEK, la DMEK est de réalisation moins aisée et nécessite une phase d’apprentissage.
- Risque de rejet : le risque de rejet est moins important en cas de DMEK, même si ce risque reste faible en cas de DSAEK.
- La DMEK est la technique privilégiée, si les conditions le permettent. Si sa réalisation est plus difficile, la récupération visuelle est plus rapide et souvent de meilleure qualité.